18.3.08

Laâyoune - voyage dans une guerre …psychologique


Le Journal Hebdomadaire
17.03.08


La ville de Laâyoune est le principal théâtre d'un conflit qui dure depuis plus de 33 ans. Manifestations d'indépendantistes, vrais-faux «ralliés», propagandes et crises sociales, les enjeux sont réels. Reportage à Laâyoune, capitale du Sahara occidental.

Sur un terrain vague et aride, dans l'une des innombrables décharges à l'air libre que l'on retrouve id et là, des d1èvres, des ânes et des moutons cherchent désespérément de la nourriture. La poussière qui sévit prend souvent la forme de tempêtes harassantes et chroniques, auxquelles les habitants n'arrivent pas à s'habituer, Lorsqu'elles se lèvent, ces tempêtes un mélange de sable fin, de débris et de sacs de plastique noirs- se déploient en faisant naître une ambiance d'apocalypse. Il est midi trente à Laâyoune, dans le Camp Al Wahda» (l'Unité) l’équivalent des Carrières centrales de Casablanca, c'est à-dire un bidonville ‘chargé d'histoire’ ou’ s'entassent des dizaines de milliers de Sahraouis vivant dans des conditions difficiles. Dans l'une des petites mosquées ‘arrangées’ à mesure que le camp s'élargit, des «fidèles» se pressent pour la prière du vendredi. Car pour atteindre les premières baraques du bidonville, il faut parcourir entre trois et cinq kilomètres, souvent à pied. La ville de Laâyoune est en effet divisée en trois types d'habitations. D'abord celles des nantis, qui trônent autour du centre-ville et dans les principales artères des quartiers huppés de la ville, Ce sont généralement des résidences appartenant aux notables sahraouis qui profitent pleinement, depuis 1975, de la stratégie clientéliste du Maroc. Ces notables sont de plus en plus contestés par les jeunes Sahraouis qui manifestent régulièrement dans les mes du quartier Maâtallah, décrit par les observateurs comme le fief des indépendantistes. Ce quartier est constamment quadrillé par les forces de l'ordre. La deuxième catégorie d'habitations est formée par ces blocs de maisons uniformes que l'on retrouve, dans la plupart des villes marocaines. Elles sont majoritairement peuplées de ceux que l'on appelle «les Sahraouis de l'intérieur», ces Marocains dont la «migration» est encouragée par l'Etal marocain pour «gonfler les villes du Sahara occidental. Enfin, les camps d'Al Wahda, que l'on désigne par le terme «Al Moukhayamate». Ils cristallisent, selon nombre d'observateurs, l'échec de la politique sociale du Maroc dans «ses provinces du sud». En réalité, la ville de Laayoune est à elle seule un enjeu politique important. Le moindre incident, la moindre «contestation» prennent des formes symboliques, avec, bien souvent, des implications politiques d'un côté comme de l'autre. C’est la ville la plus peuplée du Sahara occidental, et le nombre de ses habitants croît de jour en jour. La majorité des «ralliés» (ceux qui quittent les camps du Polisario, près de Tindouf, pour regagner le Sahara occidental) la choisissent comme point de chute et, dans la majorité des cas, s'y installent. Mohammed Lamine fait justement partie de ces Sahraouis qui ont fraichement regagné Laâyoune, ville qu'il avait quittée un jour de 1975, alors qu'il avait à peine seize ans. Le Polisario, il l'a intégré par principe et par idéal dès son plus jeune âge. L’histoire ci cet homme résume à elle seul les déceptions de toute une génération de Sahraouis. Mohammed Lamine faisait partie du prestigieux régiment Ouali Mustapha Sayyed, qu'il a vu mourir dans le champ de bataille en 1976, en Mauritanie. "Mohammed Abdelaziz a’ succédé a’ Ouali Mustapha Sayyed, qui était, de loin, le plus charismatique de tous les chefs sahraoui», raconte-l-il. Mohammed Lamine est ensuite fait prisonnier en Mauritanie, jusqu'en 1981. A sa libération, il rejoint de nouveau le Polisario, mais ne tarde pas à déchanter; contrairement à Ouali Mustapha Sayed, Mohammed Abdelaziz est trop lié à l'Algérie, Cette conception du Polisario n'est pas la sienne. Son Polisario à lui doit être un mouvement libre et autonome. Il décide alors de prendre certaines distances, plonge dans les études et opte pour les cours par correspondance. En 2002, il est sollicité par le ministre de la Défense du Polisario, Mohamed Bouhali, pour occuper le poste de directeur des «Affaires des martyrs»: «j'ai accepté cette proposition mais, a’ l'époque, l'idée de rentrer au Maroc commençait déjà à germer». Pourtant, grâce à ce poste, Mohammed lamine aurait pu mener une vie stable, voire assez confortable. Plus, il aurait pu évoluer dans la hiérarchie polisarienne. Certes, il s'est toujours méfié de la rigidité de certains responsables du Polisario, mais il a cru au ‘projet socialiste égalitaire’ et un peu idéaliste de ce mouvement, il y a cru. Pendant longtemps il y a cru. Mais le 9 septembre 2006, ce qui était une simple idée, une intention un peu vague de quitter les camps pour ‘rejoindre le Maroc’ s'est transformée en un acte concret.

Le retour ou le parcours du combattant

Ce jour-là, comme la majorité de ceux qui décident de quitter les camps, il opte pour la voie terrestre. en direction du nord de la Mauritanie. C'est un choix qui suppose un parcours classique et connu de tout le monde. Des camps de Tindouf comme point de départ vers Zouirate (entre le Sahara et la Mauritanie), les «ralliés» doivent transiter par le poste d'Al-Hamra, contrôlé par le Polisario. Mais il suffit de montrer une pièce d'identité pour passer en territoire mauritanien. Le trafic y est même fréquent en raison du commerce auquel se livrent aussi bien les Sahraouis que les Mauritaniens. Cela signifie que les Sahraouis des camps, contrairement à la propagande marocaine, ne sont pas des séquestrés, mais bien des réfugiés. La seconde étape commence à partir de Zouirate. De cette petite ville mauritanienne, le voyage devient une simple question de temps, avant d'atteindre Nouadhibou, où un consulat marocain traite les demandes des arrivants sahraouis désireux de rejoindre le Maroc. La réponse des autorités consulaires du royaume peut être rapide, mais parfois elle prend deux à trois mois. Ceux qui sont autorisés à passer se dirigent généralement vers Dakhla. Pour le cas de Mohammed Lamine, eu égard à son poste et à son statut, les choses se sont passées autrement: «un avion militaire ma transporte’ Dakhla a’ Agadir, ou je suis resté pendant un mois au club des officiers. C'était bien ... Ensuite, je fus emmène a’ Rabat, au ministère de l'Intérieur puis dans un grand hôtel, où je suis resté plus d'une semaine. On m'a promis beaucoup de choses: une maison, un emploi, un salaire conséquent .. »

Dans l'attente de la «cartiya»

De retour à Laâyoune, Mohammed Lamine recevra une simple «cartiya» (un document lui permettant de recevoir une pension mensuelle de 1.500 dirhams par mois). il a failli habiter, lui aussi, dans le bidonville d'Al Wahda, comme beaucoup de «ralliés». Mais, finalement, il a décidé, avec trois autres fàmilles proches, de louer une maison où s'entassent aujourd'hui une vingtaine de personnes. Les promesses de travail, de salaire et de maison? Évaporées dès son retour à Laâyoune. Mais Mohammed Lamine ne regrette pas ses choix. Il voulait rentrer au Maroc parce que, pour lui, l'idéal qui l'avait poussé, un jour à «embrasser la cause du Polisario n'a plus de sens maintenant» . Ce qui lui fait le plus de mal, c'est le fait qu'étant un homme d'action, il se retrouve aujourd'hui acculé à ne rien faire. à attendre sa «cartiya» chaque mois pour survivre. Parfois, lorsqu'il marche dans les quartiers de Laâyoune, il regarde ces résidences fastueuses qui ornent les principales rues, et dont il connait quelques propriétaires. Certains étaient à ses côtés, dans les rangs du Polisario. D'autres avaient servi sous ses ordres.

Au même moment, l'on apprend que de nouveaux «ralliés» sont installés dans un grand hôtel à Laâyoune, face à la mer. Une quarantaine de familles- Selon la version officielle, ces nouveaux «ralliés» avaient tenu, le 27 février dernier, un «congrès» parallèle à celui du Polisario, dans un lieu appelé Agiijimate, lors ce «congrès» parallèle, ils auraient exprimé leur «soutien» à la proposition marocaine d'autonomie avant de «rallier», le royaume à bord de véhicules 4-X4. Les deux chaînes étatiques marocaines, outre la télévision régionale de Laâyoune, relayent cet «événement» à longueur de journée. Mais lorsque les anciens «ralliés» entendent ces histoires, ils sourient un peu. L’un d'eux déclare: «A l'exception de trois ou quatre, ces soi-disant rallies habitaient tous en Mauritanie. Le «porte-parole» de ces nouveaux «ralliés» s'appelle, en effet, Hammada Oul Derwich il est né et a toujours vécu en Mauritanie. Candidat malheureux lors des dernières élections… mauritaniennes, Oul Derwich était, pendant longtemps, directeur du port de ... Nouadhibou.

7.8.07

Letter to President G.W Bush

August 3,2007

The Honorable George W. Bush
President
The White House
1600 Pennsylvania Avenue, NW
Washington, D.C. 20500

Dear Mr. President:

We are writing to express our deep concern regarding the continuing conflict over the Western Sahara and recent statements by Administration officials that threaten to undermine the longstanding commitment by both the United States and the United Nations to promote self-determination for the people of the Western Sahara through a free, fair, and transparent referendum.
We strongly urge you to take steps to ensure that your Administration demonstrates respect for the right of the Sahrawi people to democratically choose their own political and economic future.

The right to self-determination is bedrock international law. It was the philosophical basis upon which our own nation was created, is enshrined in the United Nations Charter, and is regarded as a basic human right. The United Nations has been unequivocal in its support of this right and has indicated that when territories such as the Western Sahara are transitioning out of colonialism, the people of those territories should have the option of freely choosing between independence, association with an independent state, or integration with an independent state.
In 1975, the International Court of Justice upheld the right to self-determination in the instance of the Western Sahara. The United Nations has since passed dozens of resolutions reaffirming the indigenous Sahrawi's right to self-determination, even establishing the Mission for the Referendzrm in the Western Sahara (MINURSO) in 1991 with the objective of providing the Sahrawi with the opportunity to choose between independence or integration with Morocco.
Unfortunately, the referendum has yet to be held.

Recently, the Kingdom of Morocco proposed an autonomy plan for the Western Sahara that would eliminate the Sahrawi's right to participate in a self-determination process. Statements that the plan is consistent with the principles of self-determination are inaccurate, as the plan provides no option for independence.

The Assistant Secretary of State for Near Eastern Affairs, C. David Welch, recently testified that the autonomy plan proposal was "serious and credible." Our government has supported this in the United Nations. This is deeply disturbing, as the right to self-determination is a founding principle upon which our country was built; any effort to deny it to other peoples - be they rich or poor, small or large, East Timorese or Sahrawi - is inconsistent with our nation's democratic values and beliefs. Moreover, denying the Sahrawi the right to self-determination would subvert our broad-based efforts to bring greater tolerance and stability to the Maghreb Region.

We respectfully request your assurance that the United States will continue to respect the principle of self-determination, and will exhibit that commitment by keeping its promise to the Sahrawi people that they be permitted to determine their own future through a democratic vote that includes the options of integration, autonomy, and independence. Anything short of this would signify a retreat from both the rule of law and respect for internationally recognized human rights. Peace and stability cannot be imposed upon the Maghreb; they will only emerge when the rights of the region's inhabitants are respected.

Thank you for your attention to this important matter. We look forward to hearing from you and working with you to promote a just, democratic, and peaceful resolution to the conflict over the Western Sahara through a referendum.

Sincerely,
Signed by 27 members of the Congress among them:
Senador Edward Kennedy
Senador James Inhofe
Senador Russ Feingold
Congressman Donald Payne
Congressman Joe Pitts
Congressman Tim Ryan.

18.6.07

El Polisario acusa a Marruecos de querer sabotear las negociaciones

Protesta porque la delegación de Rabat incluye a un saharaui promarroquí sin legitimidad para estar en el diálogo que empieza mañana en Nueva York

ALI LMRABET. Corresponsal en Marruecos
EL MUNDO.ES, 16.06.07

Las negociaciones entre Marruecos y el Polisario no han comenzado aún y ya acecha la crisis. Fuentes autorizadas del Polisario han asegurado a EL MUNDO que las negociaciones entre saharauis y marroquíes, que tendrán lugar los próximos 18 y el 19 de junio en Manhasset, una localidad situada en las afueras de Nueva York, pueden ser abortadas de un momento a otro.
¿La razón? La participación en la delegación marroquí de Jalihenna uld Rachid, el presidente del Corcas (Consejo Real para los Asuntos Saharauis), un organismo creado por Hasan II al comienzo de los años 80 y recientemente reactivado por Mohamed VI.
La delegación marroquí, que viaja a Nueva York por invitación del secretario general de la ONU, Ban Ki Mon, conforme a la resolución 1754 del Consejo de Seguridad, está constituida por el ministro del Interior, Chakib Benmusa, el ministro delegado para Interior, Fuad Ali El Himma, su homólogo de Exteriores, Taieb Fassi Fihri, el jefe de la Misión Diplomática marroquí ante Naciones Unidas, Mustafa el Sahel, y -paradójicamente- Mohamed Yasin Mansuri, el director general de la DGED (Dirección General de Estudios y Documentación, el espionaje exterior). Según fuentes marroquíes, Mansuri será seguramente los ojos y los oídos de Mohamed VI en la mesa de negociación.
Si la presencia del jefe de los espías marroquíes ha sido acogida con indiferencia por los saharauis, la de Jalihenna uld Rachid es otra cosa. Los polisarios consideran al Corcas y a su presidente, un saharaui promarroquí ex ministro y ex alcalde de El Aaiún, como meros instrumentos de propaganda del Gobierno marroquí. En una conversación telefónica con EL MUNDO, el representante del Polisario ante Naciones Unidas, Ahmed Bujari, que participa igualmente en las negociaciones, ha sido contundente. «La presencia de harkis [traidores argelinos que participaron en la Guerra de Argelia del lado del ocupante francés] saharauis en la delegación marroquí es una falta de buena fe por parte de Marruecos. El Polisario, así como los miembros del Consejo de Seguridad, van a tomar nota de esta provocación que es una clara señal de que Marruecos quiere sabotear las negociaciones», dijo.
En la resolución 1754 el Consejo de Seguridad había identificado las dos partes en conflicto como el reino de Marruecos y el Polisario, pero no había hecho ninguna referencia al Corcas, tal como lo deseaban los marroquíes.
Como el número de negociadores por cada bando fue fijado a cuatro (seguramente Benmusa, El Himma, Fassi Fihri y Mansuri), más los expertos jurídicos que no tendrán acceso a la sala de negociaciones, es indudable que la elección de Uld Rachid entre la delegación no es inocente. Es la primera vez que Marruecos incluye en su delegación a un saharaui promarroquí. En las precedentes y numerosas negociaciones y encuentros entre las dos partes, Marruecos sólo envió a responsables marroquíes y ninguno era de origen saharaui.

11.2.07

TRIBUNA El Pais / Bujari

EL PAIS 11.02.07
¿SON INCOMPATIBLES LA AUTONOMÍA Y EL REFERÉNDUM EN EL SÁHARA?

Primero, la consulta popular


BUJARI AHMED

Las Naciones Unidas consideran que la solución al conflicto del Sáhara Occidental radica en darle al pueblo saharaui la oportunidad de decidir su futuro a través de un referéndum de autodeterminación.

La solución justa y duradera es hija, y no madre, de un referéndum de autodeterminación

No estamos ante un debate de corte intelectual donde cabrían elucubraciones de todo género a cargo de lobbystas o expertos en todo y en nada, iluminados que a veces se creen en posición de poder influir en la Historia y en los acontecimientos, yendo contra ambas cosas a la vez.

Estamos ante una ocupación militar de un territorio ajeno donde se juegan cosas más serias como es el derecho a la existencia y a la libertad de un pueblo objeto de esa ocupación, que tiene lugar a pocos kilómetros de la llamada Europa democrática, ante la cual se muestra senil y débil en la defensa de lo que proclama como esencia propia.

España, dentro de esta Europa democrática, asume en la cuestión saharaui una responsabilidad particular. Contribuir de manera honesta a que el pueblo saharaui decida su futuro, a través de un referéndum de autodeterminación organizado por la ONU, no debe crear problemas para nadie. La opinión publica, en su generosidad, lo clama.

El acuerdo de pesca con Marruecos, que incluyó aguas saharauis, la reciente venta masiva de armamento a este país, ciertas huellas dejadas en Latinoamérica y en África y el voto de la pasada resolución de la Asamblea General no hacen sino herir a esa opinión y profundizar la percepción que tiene el liderazgo saharaui sobre la ambigua actitud española.

A los pueblos saharaui y marroquí nos interesa, antes que nadie, una paz justa y duradera. En 1990, la actual potencia ocupante, tras dieciséis años de combates, aceptó -y ello no es un deshonor- el principio de autodeterminación al firmar el Plan de Arreglo. El rey Hassan II, consciente de las implicaciones que se derivaban de ello, proclamó públicamente: "Si los saharauis optasen por la independencia, sería el primer país en abrir una embajada en la capital que eligiesen". Su primer ministro, Lamrani, repetía ante los jefes de Estado reunidos en la ONU, que "Marruecos se compromete a respetar los resultados del referéndum, fueren cuales fuesen".

Las dos partes habían aceptado así la vía apropiada -referéndum de autodeterminación- y un abanico de posibles soluciones (en plural): independencia, integración en la potencia ocupante o autonomía, añadida por Baker en su plan de 2003 a instancias de Marruecos. La ONU tenía una hoja de ruta detallada para culminar la obra. En este contexto, la solución duradera y justa es hija de un referéndum de autodeterminación, no la madre.

Sin embargo, el sorprendente giro radical efectuado en el año 2004 por los nuevos dirigentes marroquíes paralizó todo. El joven rey podía haber optado por decir que el referéndum era un compromiso heredado de su padre al que no podría renunciar y que oponerse a él mermaría la credibilidad de toda intención democratizadora.

Mal aconsejado o simple y llanamente como decisión deliberada en el contexto de "cuanto peor, mejor", Rabat parece optar desde entonces por una vía cerrada que complica la situación por igual a la ONU, a las dos partes, a la región e incluso a sus padrinos en París y amigos en Washington y Madrid, los cuales se verán solicitados una vez más a elegir entre preservar las ganancias que genera la "amistad" con la monarquía marroquí y dar la espalda al resto de la región y a la propia legalidad internacional. Ser amigo de un país es aconsejable, pero ello no debe implicar ser amigo de sus errores. Madrid y París renunciaron a la amistad con lo que calificaron de "error americano en Irak".

Al Frente Polisario le hubiera gustado entablar negociaciones directas con la potencia ocupante sobre la base de la independencia saharaui. Hay precedentes históricos en la región magrebina; pero ello hubiese complicado las cosas para Marruecos y optó por mantener el respeto al acuerdo sobre el referéndum de autodeterminación.

Esta racionalidad está, sin embargo, ausente en la actuación del Gobierno marroquí que, después de haber mostrado poco respeto a sus propios compromisos, ofrece como alternativa al referéndum una "negociación" sobre la base del reconocimiento de la "marroquinidad" del Sáhara Occidental y de su pueblo. Y esto es simplemente inaceptable, que no debe ser siquiera planteado.

El Consejo de Seguridad considera que toda solución ha de ser mutuamente aceptable y permita la genuina autodeterminación del pueblo saharaui. La propuesta marroquí no cumple ninguna de las dos condiciones. Aun así, Rabat trata de imponerla, acudiendo a los amigos y padrinos permeables al rédito de la amistad. La démarche finge ignorar que el Consejo se abstuvo de imponer la aplicación del Plan de Arreglo y de los Acuerdos de Houston, que cumplían sin embargo con las dos condiciones.

La propuesta no tiene, pues, ninguna posibilidad de avanzar. Creyendo que el alto el fuego podrá sostenerse por sí solo y que el silencio culpable de amigos y padrinos le permitirá intensificar impunemente la represión de una Intifada hasta ahora pacífica, Marruecos da la espalda a la paz y se refugia en el pasado del que se mantiene prisionero.

El tiempo y las dificultades no debilitarán la determinación del pueblo saharaui de llegar un día a El Aaiún libre y soberano. Llegar a Granada le costó a España siete siglos. Los niños saharauis, segunda generación nacida bajo la ocupación, cantan, a pesar de la prohibición, el himno de la RASD en las escuelas de El Aaiún. Una dinámica de liberación está en marcha en el Sahara occidental y nadie la podrá detener. Felipe González decía en un reciente artículo que "La experiencia permite constatar que, desde la II Guerra Mundial, ninguna potencia ha consolidado una ocupación territorial".

Bujari Ahmed es representante del Frente Polisario ante la ONU.

Se puede opinar en los foros en la siguiente dirección: http://foros.elpais.com/index.php?showtopic=1420

TRIBUNA El Pais / Bernabé Lopez

EL PAIS 11.02.07
¿SON INCOMPATIBLES LA AUTONOMÍA Y EL REFERÉNDUM EN EL SÁHARA?

Votar una solución pactada

BERNABÉ LÓPEZ GARCÍA


La lectura del libro de memorias de Moktar Ould Daddah, La Mauritanie contre vents et marées (Karthala, 2003), es suficientemente ilustrativa de ciertos aspectos del tema saharaui que no está de más recordar en un momento en que cada uno de los actores se mantiene con sus posiciones congeladas: fundamentalismo refrendario apoyado en la legalidad internacional, frente a la insistencia obsesiva y simplista en la marroquinidad del territorio. Las fórmulas de cierta autonomía para la antigua colonia de España siguen sin concretarse por parte de Marruecos y ninguna de las dos posiciones cree compatible el referéndum con una solución negociada.

¿Qué impide celebrar el referéndum tras negociaciones y acuerdos entre las partes?

El que fue presidente mauritano hasta su derrocamiento en 1978 nos confiesa en su libro que los Acuerdos de Madrid de partición del Sáhara Occidental no fueron más que la concretización y la oficialización de lo que secretamente acordaron los jefes de Estado de Marruecos y Mauritania en junio de 1972 y corroboraron en octubre de 1974 ante los mandatarios de los países árabes en una cumbre, en ambos casos con la bendición y el apoyo del presidente Bumedián, testigo de la rúbrica. Aquel acuerdo secreto de 1972 preveía no sólo una concertación a tres en el tema sahariano, con el reparto del territorio entre sus vecinos del norte y el sur, sino un arreglo permanente del conflicto fronterizo argelo-marroquí, así como proyectos de cooperación económica y política entre los tres países magrebíes.

Las razones por las que el acuerdo terminó poniéndose en práctica sin el beneplácito argelino no están del todo dilucidadas. El único general marroquí al corriente de dicho acuerdo secreto, el general Ufkir, protagonizó dos meses después un golpe de Estado fallido contra su rey, dato que sin duda contribuyó a minar la confianza, nunca grande, entre Bumedián y Hassan II. La Argelia revolucionaria, que siempre tuvo a gala ser la defensora de la liberación de los pueblos, apoyó sin ambages al recién nacido Frente Polisario en 1973 y optó por una política ambigua con la España franquista que pretendió utilizar unos acuerdos sobre gas natural -punto de arranque de un enojoso contencioso que duraría más de una década- para romper la alianza intermagrebí a propósito del Sáhara. No olvidemos el silencio argelino ante los últimos fusilamientos del franquismo en septiembre de 1975, para no turbar la decisión del gobierno de Arias Navarro que aún no se había decantado definitivamente por la negociación con Marruecos y Mauritania.

La población saharaui importó poco en todas estas transacciones entre Estados. Cada uno de ellos mantenía una relación más o menos estrecha con notables saharauis de su margen vecina y Argelia logró hegemonizar al joven movimiento nacionalista que aspiraba a la independencia. España fracasó en su proyecto de crear un partido neocolonial que hubiera prolongado su dominio.

Lo demás es bien conocido. El 10 de noviembre, Bumedián se encuentra con Ould Daddah en Bechar, en un intento intimidador de impedirle firmar los acuerdos de Madrid, sin éxito. Cuatro días más tarde se firmaba la partición del Sáhara Occidental. Partición que duraría tan sólo cuatro años escasos al abandonar la empresa una Mauritania impotente y asediada. El mismo líder del Polisario, El Uali, moriría en 1976 en un asalto armado a Nuakchott, sin que jamás se establecieran con exactitud las causas de su muerte.

Tres décadas después, el embrollo del Sáhara sigue en pie. Las familias, separadas; los refugiados, en condiciones precarias, dependientes de la solidaridad internacional; los que quedaron en el territorio, viviendo un estado de excepción permanente. La descolonización sigue inconclusa, a la espera del referéndum que no tuvo lugar. En todo este tiempo se ha afirmado una identidad y una cohesión nacional saharaui que no habían madurado todavía en los primeros setenta. Buena parte se debe al Frente Polisario que actuó como catalizador de la conciencia nacional. Sin embargo, sería abusivo considerarlo como "único y legítimo" representante del pueblo saharaui, porque ya no quedan "únicos y legítimos" representantes de ningún pueblo. En todo cuerpo, clase o pueblo hay tendencias, opiniones, corrientes. Las hubo en el Sáhara de 1975, con la escisión entre viejos chiujs acomodaticios a los poderes establecidos y jóvenes rebeldes, como nos recordaba el propio El Uali en un artículo publicado en 1971 en la revista marroquí Anfass que dirigían Abdellatif Laabi y Abraham Serfaty. Las hubo en Tinduf, donde en 1988 surgió una importante fractura ideológica que encaminó a muchos hacia Marruecos o el exilio. Y las hay en el territorio del Sáhara, donde una vez más vuelve a haber acomodaticios y rebeldes.

Con todo, puede decirse que el pueblo saharaui ha ganado moralmente al expresar mayoritariamente su rechazo a una dominación marroquí basada en la intimidación y la represión. Y que Marruecos, al necesitar buscar esa salida autonómica (que personalmente pienso que ayudaría a los saharauis a avanzar y a los marroquíes a democratizarse), ha perdido, debiendo admitir el fracaso de su anexión. Seguimos a la espera de que Marruecos ponga encima de la mesa ese proyecto autonómico, que dice querer conciliar intereses de la población saharaui representada en el CORCAS con el punto de vista, siempre chovinista, de sus partidos políticos. ¿Cuadratura del círculo, dada la posición de éstos contraria a admitir la especificidad de la población del Sáhara? Entretanto, además de la permanente demonización entre las partes en conflicto, lo que faltan son cauces de diálogo entre saharauis para lograr una salida.

El problema saharaui es complejo y su solución no puede encontrarse en un sí o en un no expresado en una consulta sobre la adhesión a principios abstractos como "independencia" o "anexión a Marruecos". Cada posición debe razonarse, teniendo en cuenta naturalmente la historia de este conflicto, especialmente la del sufrimiento de los pueblos saharaui y marroquí, ambos víctimas del mismo. El referéndum es ineludible. Pero ¿qué impide celebrarlo tras discusiones, razonamientos y negociaciones políticas de las partes -Frente Polisario y Reino de Marruecos- que concluyan en un estatuto para un Sáhara democrático ligado a Marruecos con vínculos pactados?

El referéndum sería así el del apoyo a ese "estatuto negociado por las dos partes, sin riesgo de ganar o perderlo todo", como expresaba Serfaty en su carta a Bouteflika del 8 de enero de 2000. Para ello es imprescindible, además, que los saharauis hablen entre sí. Los de Tinduf, los de La Habana, los de El Aaiún o Dajla, los de Rabat, los de Madrid... Son ellos al fin y al cabo los que deben definir su destino y valorar las propuestas que le permitan llegar a ese estatuto. ¿No ahorraría este camino tiempo y sufrimiento?

Bernabé López García es catedrático de Historia del Islam Contemporáneo en la Universidad Autónoma de Madrid.

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7.2.07

La route de la cocaïne passe par le Sahara

LA RAZON, 07.02.07 (traduction par arso.org)

Le Maroc a intercepté près de Villa Cisneros une centaine de conteneurs à poisson soupçonnés servir au transport de drogue. Interpol croit qu'il pourrait y avoir complicité entre militaires marocains et mafias sud-américaines.

Pedro Canales

TANGER - Le roi Mohamed VI du Maroc a été informé dans la nuit du samedi 3 février d’une possible implication de deux importants généraux marocains dans une opération de narcotrafiquants colombiens au Sahara Occidental. Après avoir reçu les précisions pertinentes des services secrets, le souverain a ordonné que le directeur général de la Police Judiciaire, Moustafa Mazdoudi, se rende le lendemain dimanche, à Dakhla, l'ancienne Villa Cisneros, pour interroger personnellement les suspects du trafic de drogues et leurs associés.

Interpol avait informé la sécurité marocaine que durant la première semaine de février le débarquement d’une livraison de cocaïne aurait lieu sur les côtes du Sahara ou un transbordement vers des bateaux marocains. La Police Judiciaire a alerté les services de sécurité civils et militaires de la zone du Sahara, mais ceux-ci n’ont pas bougé le petit doigt pour démanteler cette opération, selon les révélations du quotidien arabophone «As Sabagh» du 06.02.07.

Les investigations de l’équipe policière envoyée par le roi ont permis de séquestrer un chargement de cocaïne qui se trouvait à l’intérieur d’un conteneur appartenant à une entreprise dont le propriétaire est un général des Forces armées royales, qui ets aussi l’actionnaire principal de diverses entreprises de pêche hauturière. Selon «As Sabagh», la Police judiciaire, à la recherche d’autres chargements en provenance de Colombie, a confisqué 112 conteneurs entreposés dans la région de Dakhla sur des bateaux de pêche marocains qui pêchent dans les eaux sahariennes.

Soupçons
Les principaux armateurs qui opèrent dans cette zone sont, en plus de la holding royale ONA, propriétaire d’une trentaine de bateaux frigorifiques, les généraux Abdelaziz Bennani, inspecteur général des FAR (second dans la hiérarchie militaire après le roi), Housni Benslimane, chef de la gendarmerie royale et Abdelhak Kadiri, ex-chef des services d’espionnage et l’un des conseillers militaires les plus écoutés par la roi. Les sources consultées par LA RAZON soupçonnent que les conteneurs réquisitionnés par la police appartiennent au général Bennani et à sa famille.

“Cela fait 3 ans que nous avons dénoncé au Maroc l’existence d’une nouvelle voie d’acheminement de la cocaïne colombienne vers l’Europe, à travers les zones désertiques du Sahara et l’Afrique occidentale, et en collaboration avec les mafias du trafic de haschich opérant au nord du Maroc”, déclare Houssein Majdoubi à La Razon. Cet analyste marocain a été arrêté et séquestré par la police politique à Tétouan durant 3 jours en raison de ses recherches sur les relations entre le narcotrafic et les services de sécurité.

Interpol soupçonne que la nouvelle route de la cocaïne a été rendue possible par la corruption de l’appareil policier et militaire marocain et ses liens avec le trafic de drogue local et international. Le palais royal semble avoir pressenti le danger d’une alliance entre le trafic de drogue, la corruption et l’islamisme violent, qui pourrait mettre en cause l’existence même du régime.

L’odyssée du yacht «Zénith», qui, avec quelques tonnes de cocaïne à bord, a été obligé de faire marche arrière à proximité de la Galice pour se réfugier au port de Casablanca durant plusieurs semaines, en décembre dernier, a confirmé à la police européenne que les cartels colombiens avaient décidé d’explorer à fond la voie marocaine.

Jusqu’à présent, les nouvelles routes de la cocaïne passaient par l’Afrique occidentale. Mais la constatation de l’implication de hauts responsables de la sécurité et de l’armée alaouite dans le trafic de drogues a convaincu les Colombiens d’utiliser à fond la voie marocaine, en collaboration avec les mafias du haschich.

La réaction du roi face à cette situation de crise, indique, selon les analystes marocains, que le palais royal est décidé à faire tomber des têtes, quelque soit leur niveau dans la hiérarchie militaire ou policière. L’avenir de la monarchie pourrait être en jeu et Mohamed VI le sait.

Autonomie pour le Sahara
Les investigations mises en route par le chef de la police judiciaire sont secrètes. Le roi suit de près les interrogatoires des détenus et les pistes explorées. On espère que dans les prochains jours les premiers noms des principaux inculpés seront connus, qui pour la première fois dans l’histoire du Maroc, font partie des chefs des forces armées et des principaux services de sécurité. Tout ceci se passe juste au moment où Mohamed VI se prépare à transmettre aux Nations unies son projet d’«autonomie» pour la région du Sahara Occidental, qui, estime-t-il, est l’unique cadre possible pour résoudre le conflit qui l’oppose au Polisario depuis 30 ans.

La ruta de la cocaína pasa por el Sahara


[ 07.02.07] http://www.larazon.es/noticias/noti_int15978.htm

Marruecos intercepta cerca de Villa Cisneros un centenar de contenedores de pescado de los que sospecha que sirven para transportar droga Interpol cree que puede haber un acuerdo entre militares marroquíes y mafias suramericanas

Pedro Canales

TÁNGER- El rey Mohamed VI de Marruecos fue informado en la noche del sábado 3 de febrero de la posible relación de dos importantes generales marroquíes con una operación de narcotráfico colombiano en la región del Sahara Occidental. Tras recibir las precisiones pertinentes de los servicios de inteligencia, el soberano ordenó que el director general de la Policía Judicial, Mustafa Mazdudi, viajase al día siguiente, domingo, a Dajla, la antigua Villa Cisneros, para interrogar personalmente a los sospechosos de la operación de narcotráfico y sus allegados.

Interpol informó a la seguridad marroquí de que en la primera semana de febrero se produciría un desembarco de alijos de cocaína en las costas del Sahara o un trasvase a barcos marroquíes. La Policía Judicial alertó a los servicios de seguridad civiles y militares de la zona del Sahara, pero éstos no movieron ni un dedo para desarticular la operación, según reveló ayer el diario en lengua árabe «As Sabagh».

Las investigaciones del equipo policial enviado por el rey han permitido requisar un alijo de cocaína en el interior de un contenedor perteneciente a una empresa cuyo propietario es un general de las Fuerzas Armadas Reales, que es también el principal accionista de varias empresas de pesca de altura. Según «As Sabagh», la Policía Judicial ha confiscado 112 contenedores en busca de otros alijos procedentes de Colombia y depositados en la región de Dajla en barcos de pesca marroquíes que faenan en las aguas saharianas.

Sospechosos
Los principales armadores que operan en la zona son, además del holding real ONA, que posee una treintena de buques congeladores, los generales Abdelaziz Bennani, inspector general de las FAR (el segundo puesto en la jerarquia del Ejército detrás del Rey), Husni Bensliman, jefe de la Gendarmería Real y Abdelhak Kadiri, ex jefe de los servicios de espionaje y uno de los consejeros militares más escuchados por el monarca. Fuentes consultadas por LA RAZÓN sospechan que las empresas a las que pertenecen los contenedores requisados por la Fiscalía son propiedad del general Bennani y sus familiares.

«Hace tres años que hemos denunciado en Marruecos la existencia de una nueva vía de entrada de la cocaína colombiana a Europa, a través de las zonas desérticas del Sahara y África Occidental, y en combinación con las mafias del tráfico de hachís que operan en el norte de Marruecos», sostiene Hussein Majdoubi en declaraciones a LA RAZÓN. Este analista marroquí fue detenido y secuestrado en Tetuán por la Policía Política durante tres días por sus investigaciones acerca de los vínculos del narcotráfico con integrantes de los servicios de seguridad.

Interpol sospecha que la nueva ruta de la cocaína se hace posible por la corrupción en el aparato policial y militar marroquí y sus lazos con el narcotráfico local e internacional. El Palacio Real parece haber visto el peligro de una alianza entre el tráfico de droga, la corrupción y el islamismo violento, que pondría en peligro la existencia misma del régimen. La odisea del yate «Zenith» (ver NOTA) que, con varias toneladas de cocaína a bordo, se vio obligado a dar marcha atrás cerca de Galicia para refugiarse en el puerto de Casablanca durante varias semanas, en diciembre pasado, corroboró a la Policía europea que los cárteles colombianos habían decidido explorar a fondo la vía marroquí.

Hasta ese momento, las nuevas rutas de la cocaína optaban por África Occidental. Pero la constatación de la implicación de altos responsables de la seguridad y del Ejército alauíes en el narcotráfico convenció a los colombianos para usar a fondo la via marroquí, en combinación con las mafias del hachís.

La reacción del rey ante esta situación de crisis indica, según los analistas marroquíes, que el Palacio Real está dispuesto a hacer rodar cabezas, cualquiera que sea el nivel de la jerarquía militar o policial en el que se sitúen. El futuro de la monarquía podría estar en juego y Mohamed VI lo sabe.

Autonomía para el Sahara
Las investigaciones llevadas a cabo por el jefe de la Policía Judicial se mantienen en secreto. El rey sigue de cerca los interrogatorios de los detenidos y las pistas que se exploran. Se espera que en los próximos días se conozcan los primeros nombres de los presuntos implicados, que por vez primera en la historia de Marruecos, alcanzan la cúpula de las Fuerzas Armadas y de los principales servicios de seguridad. Justo en el momento en que Mohamed VI se dispone a enviar a Naciones Unidas su proyecto de «autonomía» para la región del Sahara Occidental que, estima, es el único marco posible para solucionar el conflicto que le opone al Polisario desde hace 30 años.
NOTA:
La Voz de Galicia, 13/01/2007
Faro de Vigo, 13.01.07

22.1.07


Entretien exclusif du Chef d’état sahraoui
Le combat continue

Mohamed Khaled Drareni

La Tribune, Alger
10 Janvier 2007. Publié sur le web le 22 Janvier 2007

Trente-deux ans de lutte n’ont en rien ébranlé la détermination toujours intacte des militants sahraouis pour l’autodétermination.
Rencontré mercredi dernier à Alger, le premier de ces militants nous a de nouveau ouvert les yeux sur un combat valeureux que personne n’a réussi à faire taire. Sans dénigrer le Maroc, le président sahraoui Mohamed Abdelaziz abordera tous les volets de la vie politique et diplomatique qui rythme le quotidien des habitants de Tindouf et des territoires libérés. La situation humanitaire désastreuse et le manque cruel d’aides alimentaires seront abordés comme pour sensibiliser la communauté internationale sur le sort d’un peuple délaissé. De la bataille diplomatique ardue aux Nations unies ou dans les autres tribunes internationales, aux pressions exercées pour respecter un droit légitime, le président Abdelaziz ne laissera transparaître aucune faiblesse face à une diplomatie marocaine certes médiocre mais aidée par des Etats qui le sont moins.
C’est à ce sujet qu’il mettra l’accent sur les reniements et les reculades du Maroc face aux engagements pris durant le règne du roi Hassan II. La stratégie de Mohammed VI sera décortiquée, analysée et expliquée dans les moindres détails, et il est difficile d’y émettre des doutes. Face à toutes les médiations entreprises de par le monde, et à toutes les solutions négociées, le roi du Maroc persiste aujourd’hui dans sa politique isolationniste et clairement illégale. Au moment où la communauté internationale s’accorde à demander qu’un référendum soit organisé, le souverain attend toujours l’hypothétique solution politique qui balaierait du revers de la main les aspirations émancipatrices d’un peuple auquel le combat ne fait pas peur. Les Marocains doivent suivre aujourd’hui le chemin de la légalité et permettre au peuple sahraoui de choisir dignement son avenir. Il y va de leur crédibilité et de celle de l’une des plus vieilles et des plus respectables monarchies du monde. Face à l’éternel argument consistant à responsabiliser notre pays dans cette affaire de décolonisation, tous les chemins ne mènent pas à Alger, Votre Majesté.

Le président de la RASD: «L’autonomie est une marchandise périmée que Mohammed VI veut vendre à tout prix»

Courtois comme un vrai Sahraoui, Mohamed Abdelaziz, président de la République arabe sahraouie démocratique n’a usé ni de langue de bois ni de détour pour répondre à nos questions mercredi dernier à la résidence Djenane El Mithak. A son retour d’Amérique latine où il a assisté à la prestation de serment du président nicaraguayen Daniel Ortega et du président équatorien Rafaël Correa, et avant qu’il s’envole pour Tindouf, nous l’avons rencontré et avons pu avoir avec lui un entretien empreint de sincérité, et surtout de vérité

Q- Monsieur le Président, la crise humanitaire continue de menacer la population sahraouie avec la raréfaction des dons alimentaires. Où en est la situation aujourd’hui?
R - Tout à fait, il y a une véritable crise alimentaire aiguë dans les camps de réfugiés sur le territoire algérien, nous souffrons d’un manque cruel de denrées alimentaires. Je pourrais même dire que la situation est réellement alarmante. Depuis l’invasion marocaine de 1975, date à laquelle l’administration coloniale espagnole s’est retirée de façon anarchique, ces réfugiés attendent la décolonisation de leur territoire, une solution juste et un référendum d’autodétermination comme promis par les Nations unies.
Ce référendum est encore et toujours paralysé par le gouvernement marocain, mais il faut aussi reconnaître que la communauté internationale et que le Conseil de sécurité ainsi que les Etats influents n’ont pas exercé les pressions nécessaires sur le royaume du Maroc pour que ce dernier mette enfin un terme à la tragédie née de cette invasion. Il faut aussi se mettre à la place de ces réfugiés. Leur territoire national est en majorité occupé, le Maroc pille leurs richesses. A ce sujet, nous regrettons qu’un certain nombre de pays ainsi que l’Union européenne aient conclu des accords de pêche à travers lesquels le Maroc implique ces mêmes pays dans ce pillage. Donc d’une part, le Maroc entrave l’organisation du référendum et pille les richesses du Sahara occidental avec l’aide de quelques Etats et, d’autre part, il existe une grave crise de manque et même de rupture d’aides humanitaires pour les réfugiés.

Q- Qui est derrière cet arrêt des aides humanitaires ?
R- La politique marocaine est la première responsable, mais je pense que certains Etats exercent également quelques pressions sur des organisations internationales dépendantes de l’ONU, et sur des organisations humanitaires.

Q- Monsieur le Président, vous parlez de plusieurs Etats qui contribuent au «pillage» et à l’exploitation des richesses sahraouies, quel rôle pouvez-vous jouer pour mettre fin à cela ? et particulièrement en ce qui concerne les hydrocarbures ?
R- Au sujet des hydrocarbures et à ce jour, il n’y a pas d’exploitation pétrolière au Sahara occidental. Quelques compagnies ont conclu des accords avec le Maroc pour la prospection dans les eaux territoriales sahraouies, mais nous relevons que la plupart de ces compagnies ont résilié ces contrats. Un certain nombre d’entreprises américaines et norvégiennes notamment ont donc refusé d’être impliquées dans ce qui aurait ressemblé à une exploitation frauduleuse et de surcroît illégale des richesses sahraouies. Donc, sur ce sujet en particulier, il y a eu compatibilité parfaite avec ce que stipule le droit international. Mais ce qui nous inquiète et nous intéresse au plus haut niveau, c’est bien l’accord de pêche signé entre l’UE et le Maroc. Car ce dernier peut bien profiter de cet accord pour justifier le fait que des navires européens puissent pêcher librement dans les eaux territoriales sahraouies. C’est la raison pour laquelle nous appelons les Etats européens à ne pas appliquer cet accord, du moins en ce qui concerne les eaux territoriales du Sahara occidental, jusqu’à ce que soit trouvée une solution définitive à la question de la souveraineté de notre territoire.

Q- Mais quels sont les moyens de pression en votre possession pour empêcher ce que vous qualifiez d’exploitation?
R- La dernière décision juridique émise par le secrétariat général de l’ONU est on ne peut plus claire. Elle stipule que l’utilisation des richesses nationales sahraouies est un acte illégal jusqu’à l’autodétermination du peuple sahraoui. Cet élément est en soi un facteur de pression sur ces pays. Quelques parties ont aussi conclu des accords avec le Maroc, et se sont rétractées après avoir pris connaissance des règles stipulées par le droit international. Il est clair que l’UE a conclu ces accords avec le Maroc suite aux pressions exercées par les gouvernements espagnol et français.

Q- Monsieur le Président, la diplomatie sahraouie a enregistré dernièrement des avancées certaines avec l’adoption de trois résolutions (Assemblée générale, Conseil de sécurité et Commission de décolonisation). Que comptez-vous faire pour contrer le projet d’autonomie que compte présenter le Maroc?
R- Je vais revenir un peu en arrière. Depuis la fin des années quatre-vingt et le début des années quatre-vingt-dix, le plan de règlement était basé sur la résolution 104 adoptée par l’OUA en 1984, et il était basé aussi sur l’accord conclu entre le Maroc et le POLISARIO; et l’Assemblée générale de l’ONU ainsi que l’ensemble des institutions internationales se sont mises depuis à étudier la crise sahraouie sur la base de ces accords. Depuis la disparition du défunt roi Hassan II et l’arrivée du nouveau pouvoir au Maroc, nous avons assisté à une véritable reculade et à un reniement de tous les engagements du Maroc en ce qui concerne la recherche d’une solution au Sahara occidental. C’est pourquoi, cette question a été soumise au vote de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies une première fois en 2004. Les amis de l’autodétermination, les amis de la légalité internationale et les amis de l’expression libre et démocratique ont appuyé le droit du peuple sahraoui à choisir lui-même son avenir à travers une consultation référendaire libre et démocratique. Le gouvernement marocain s’est opposé à cette décision, tandis que cinquante Etats l’ont approuvée. Deux ans plus tard, c’est-à-dire en 2006, le nombre des Etats ayant voté en faveur de ce même texte est passé de 50 à 70. Aucun Etat, je dis bien aucun Etat n’a voté contre. Nous pensons qu’il y aura plus de pressions sur le gouvernement marocain, au niveau de l’Assemblée générale ou du Conseil de Sécurité, ou même au sein des Etats. Le cas de l’Afrique du Sud est un exemple en soi. Pretoria a reconnu la RASD (République arabe sahraouie démocratique) surtout du fait que le Maroc ne voulait pas appliquer le référendum d’autodétermination. Nous nous attendons aussi à ce que la communauté internationale exerce des pressions sur le Maroc pour qu’il mette fin à ses agissements contre les droits de l’Homme dans la partie occupée du Sahara occidental et devant son refus d’autoriser des délégations étrangères de visiter ces territoires.

Q- Face aux succès incontestables de la diplomatie sahraouie, ne pensez-vous pas, Monsieur le Président, que le fait que certains Etats aient retiré leur reconnaissance de la RASD puisse affaiblir votre position? Est-ce un échec pour vous?
R - Certains Etats ont suspendu leur reconnaissance de la République sahraouie, mais je pense que c’est très relatif face aux autres pays qui ont choisi, eux, de reconnaître l’existence de la République arabe sahraouie démocratique. Ce que je peux vous assurer, c’est que le Royaume du Maroc doit comprendre et déduire comme il l’a fait durant le règne du roi Hassan II, que c’est une affaire de décolonisation, et qu’elle ne sera réglée qu’en respectant le peuple sahraoui et son droit inaliénable à l’autodétermination. Le fait qu’un Etat retire sa reconnaissance, ou que des militants et des citoyens sahraouis soient arrêtés, ou les liquidations physiques de certaines personnes ne pourront pas nous ébranler. La résistance sahraouie se poursuivra sur tous les fronts diplomatique et populaire.

Q- La bataille diplomatique est rude?
R- Bien sûr qu’elle est rude. L’indépendance d’un peuple colonisé n’est pas facile à arracher. Il faut qu’il y ait des sacrifices humains et financiers.

Q- Et selon vous, Monsieur le Président, cette bataille tourne-t-elle au profit du Maroc ou au vôtre?
R- Nous disons que, puisque les Nations unies considèrent notre combat comme une affaire de décolonisation et qu’elles reconnaissent le doit de notre peuple à tracer son chemin et à choisir son avenir, et que jusqu’à cet instant aucun Etat au monde ne reconnaît la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental…

Q- Même le Koweït ?
R- Même le Koweït.

Q- Le 13 décembre dernier, lors de sa dernière visite au Maroc, cheikh Sabah Al-Ahmad Al Jaber Al Sabah a bien déclaré que son pays reconnaissait la souveraineté du Maroc sur tout le territoire sahraoui…
R - Lors du dernier vote à l’Assemblée générale, le Koweït s’est abstenu.

Q- Mais il n’a pas voté pour…
R- Oui, mais ne pas voter pour le texte ne signifie pas voter pour le Maroc.

Q- Comment expliquez-vous, Monsieur le Président, le fait que 91 Etats se soient abstenus lors de ce vote à l’Assemblée générale de l’ONU ?
R- Je le répète, ce vote a été un succès du moment que le Maroc n’a trouvé aucun Etat pour voter contre cette résolution. Aucun Etat n’a voté contre. Et le Maroc utilise cette appréciation particulière du vote pour tromper le citoyen marocain. Ses dirigeants mentent ouvertement à leur peuple. Ils lui disent que les pays abstentionnistes soutiennent le Maroc, ce qui est absolument faux. Ils mentent à leur peuple depuis 1975. Notre rôle est de dévoiler la vérité. Il ne faut pas oublier non plus que tous les Etats abstentionnistes ont justifié leurs abstentions. Je voudrais, si vous me le permettez, vous ramener un peu en arrière et vous faire une comparaison entre ce qui s’est déroulé en 2004 et ce qui s’est déroulé en 2006. En 2004, 50 Etats ont voté en faveur de ce texte, tous les Etats membres de l’UE s’étaient alors abstenus. En 2006, le texte a été adopté par 70 Etats, et parmi eux beaucoup de pays européens. A cette occasion, il faut bien dire que les gouvernements français et espagnol ont été mis à nu. La Grande-Bretagne, l’Allemagne, l’Italie, la Suède et bien d’autres ont approuvé cette résolution de l’Assemblée générale.

Q - Monsieur le Président, Kofi Annan n’a pu imposer la décolonisation du Sahara occidental, quelles sont, selon vous, les chances de son successeur Ban Ki-moon?
R - Le roi du Maroc Mohammed VI a malheureusement commis beaucoup d’erreurs en ce qui concerne sa gestion de l’affaire du Sahara occidental. Et il a raté beaucoup d’occasions importantes pour lui et pour toute la région. Des occasions précieuses comme ce qui lui a été légué par son père Hassan II, que Dieu ait son âme, tel l’engagement marocain à respecter le plan de règlement de 1991 qui stipulait l’organisation d’un référendum d’autodétermination libre et démocratique. Il n’a pas tenu l’engagement de respecter l’aboutissement des négociations entre le Maroc, le POLISARIO et l’ONU à Houston. La communauté internationale aussi était optimiste quant à un règlement rapide de la question sahraouie. Elle avait, depuis, décidé d’accompagner les deux parties pour aboutir à un règlement définitif.

Q- L’autre occasion ratée a aussi été celle qu’offrait le plan Baker de juillet 2003.
R - Avec toutes ces occasions ratées, le nouveau roi doit assumer une responsabilité dangereuse qui consiste à compliquer les relations entre le Maroc et le peuple sahraoui. Et il rate aussi une occasion précieuse d’édifier le Maghreb et d’en faire profiter son propre pays. Il se contente aujourd’hui d’exhiber une marchandise périmée que personne ne veut acheter, ni les Sahraouis ni la communauté internationale. Cette marchandise périmée qu’est l’autonomie interne, les Sahraouis ne l’ont pas achetée par le passé, ils ne l’achèteront pas aujourd’hui, et ils ne l’achèteront sans doute pas demain.

Q- Que peut faire, d’après vous, le nouveau secrétaire général des Nations unies ?
R - M. Ban Ki-moon trouvera sans doute beaucoup de dossiers sur son bureau, l’un d’entre eux sera évidemment celui du Sahara occidental. Une affaire, dirais-je, simple et claire par rapport à beaucoup d’autres. C’est une affaire de décolonisation que seules les urnes pourront régler. Et les Nations unies se sont beaucoup investies pour aboutir à cette opération référendaire. Elles sont présentes depuis 1991 et fournissent des efforts exceptionnels pour régler la situation dans la région.

Q- Monsieur le Président, vous avez à maintes fois évoquée une possible reprise des armes pour vous faire entendre si la situation restait bloquée sur le terrain. Maintenez-vous cette menace? Et l’Algérie appuiera-t-elle, selon vous, une telle éventualité de reprise du conflit armé?
R- Nous avons la légitimité de la lutte. Et les Nations unies approuvent la lutte des peuples pour leur liberté du moment que cette lutte est légitime et vise à aboutir à l’autodétermination. Mais la lutte armée n’est pas un but en soi. Le but est l’autodétermination du peuple sahraoui. La lutte armée est un droit garanti. Nous espérons que personne ne nous contraindra à revenir à la lutte armée. Mais en l’absence de la disponibilité du Maroc et du manque de pressions internationales, nous préserverons notre droit inaliénable à reprendre les armes. En ce qui concerne l’Algérie, je pense qu’elle est attachée à la légalité internationale et au droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Il est de la responsabilité de l’Algérie et de la responsabilité de tous les Etats du monde à nous soutenir pour que nous parvenions à notre objectif.

Q- Monsieur le Président, lors de la dernière visite de José Luis Zapatero à Alger, Abdelaziz Bouteflika lui a rappelé la responsabilité de l’Espagne dans la question sahraouie. En dépit de cela, le Maroc continue d’impliquer l’Algérie et de lui faire porter la responsabilité du blocage de l’UMA. Qu’en pensez-vous?
R - Le royaume du Maroc utilise cet argument depuis 1975. C’est une façon pour lui d’éclipser la crise qu’entretient ce pays avec son peuple. Il y a aujourd’hui une véritable lutte entre les citoyens sahraouis et les autorités coloniales marocaines. Ils sortent désarmés en n’emportant avec eux que des drapeaux sahraouis pour faire entendre leurs voix. Comment peut-on après tout cela faire dire que l’Algérie est une partie de ce conflit? Est-ce l’Algérie qui est partie prenante des manifestations qui sont organisées à Dakhla, à Laayoune ou à Smarra? Est-ce que ce sont les forces algériennes qui séparent les forces de l’ONU et les forces armées marocaines? Par ces accusations, ils visent l’opinion publique intérieure. L’histoire qui consiste à impliquer l’Algérie est une histoire purement marocaine, qui n’a plus aucun sens aujourd’hui. Nous avons été en lutte contre l’Espagne, et ce pays ne reconnaît pas cette thèse de l’implication algérienne. Nous avons été en guerre contre la Mauritanie, nous avons depuis conclu la paix avec elle, elle nous a remis les territoires qu’elle annexait et elle reconnaît la RASD. L’Algérie est notre voisin, et le voisin du Maroc, et elle a assumé pleinement sa responsabilité dans la défense de la légalité et du droit international.

13.1.07

'Nuestro' Sáhara y el de 'los otros'

TRIBUNA LIBRE de ALI LMRABET
EL MUNDO. 13/01/2007

Existe una falsa creencia según la cual los saharauis están divididos en dos bandos irreconciliables: entre pro y anti marroquíes. Este credo, fruto del desconocimiento de la realidad sociopolítica del Sáhara Occidental, pero también de un cierto reclamo político por parte de un grupo de saharauis en busca de protagonismo, ha sido recientemente recogido por el catedrático de la Universidad Autónoma de Madrid, Bernabé López García, en un artículo de prensa titulado: «Nuestros saharauis y los otros».

La idea defendida por López García, que es bastante cercana a una tesis de moda en Marruecos, asegura que la sociedad española ha apoyado incondicionalmente durante décadas a los refugiados saharauis de los campamentos de Tinduf, ignorando al grueso de la población saharaui que sigue residiendo en la antigua colonia española y que no es propensa a lanzarse en aventuras independentistas. Para decirlo claramente, como subraya el catedrático, ¿por qué continuar haciendo del polisario el «único y legítimo representante» de los saharauis cuando existen otras voces?

Es difícil replicar sin vacilaciones a Bernabé López García, que fue nuestro mentor en temas relacionados con el Sáhara cuando, a finales de los años 90, un grupo de jóvenes periodistas marroquíes intentábamos abordar sin prejuicios ni tabúes este sensible conflicto. Pero hay que hacerlo, en nombre del libre debate democrático; y, desgraciadamente, no desde Marruecos, donde es casi imposible evocar el tema sin tener que envolverse en la bandera nacional, sino desde una publicación española.

Hay que decir, en primer lugar, que nuestro eminente y estimado catedrático tiene toda la razón cuando asegura que no todos los saharauis consideran al Frente Polisario como su legítimo apoderado. El tribalismo (una palabra proscrita por decreto en el mundo polisario) y el recelo de una parte de la población saharaui hacia la tribu de los Erguibat que controla los principales puestos de mando del movimiento independentista, tienen algo que ver. Pero la reflexión de Bernabé López no va más allá de una mera constatación, y no explicita su tesis. Hubiera sido interesante, por ejemplo, que el estudioso madrileño nos dijera quiénes son esos otros representantes legítimos de los saharauis y dónde reside, justamente, su representatividad.

Hubiera sido, además, instructivo saber un poco más sobre esa mítica masa saharaui pro marroquí que, según Rabat, está convencida de que el conflicto es superficial y de que es obra de unos cuantos mercenarios pagados por Argelia. No hace falta añadir que, si todo esto fuera cierto, los amigos y turiferarios de Marruecos (que los hay también en España) deberían animar a las autoridades de mi país a organizar rápidamente, bajo la supervisión de la ONU, un referéndum de autodeterminación para que nuestros saharauis puedan proclamar al mundo que nos quieren, que hacen suya nuestra bandera, y que están orgullosos de nuestro glorioso Ejército y temerosos de la perdida del más mínimo grano de arena de nuestro querido desierto.

Pero los marroquíes que queremos a nuestro país desde una pasión diferente al nacionalismo patriotero fomentado por el Ministerio de Interior sabemos que la realidad no se encuentra en los informativos de televisión, ni en las falacias publicadas por nuestra prensa desde hace más de 30 años. Si pasamos por alto a una cierta clase dirigente saharaui que se puede tachar de giratoria, ya que se acomodaría con cualquier poder, y si hacemos poco caso de los antiguos polisarios recuperados por Marruecos, y que se han convertido oportuna y ruidosamente en azote de sus ex compañeros de lucha, hay que ser ciego para no darse cuenta de que si no todos los saharauis son forzosamente pro Polisario, lo que es evidente es que son antimarroquíes e independentistas.

Y aunque seguramente no tienen una idea clara de lo quieren, ven su futuro sin Marruecos, ya que 30 años de represión y de negación de la existencia de un pueblo y de una cultura saharauis han producido exactamente lo contrario. Hoy, cuando se visita el Sáhara, nos topamos con dos tipos de habitantes. El primero ha conocido la colonización española y se acomoda prudentemente con la presencia marroquí, por oportunismo político o económico. Y el segundo es el joven rebelde, nacido en el seno de la madre patria marroquí, y cuya identidad nacionalista se ha forjado en las salas de tortura de las comisarías. Si la edad y la mentalidad separa a estos dos tipos de saharauis, su antimarroquismo y su obstinada convicción en tener un futuro sin nosotros -aunque no sea bajo la bota del Polisario-, los une irremediablemente. Y a nada sirve creer que haciendo actos de contrición o jurando que el plan de autonomía traerá en sus maletas jugosos regalos va a cambiar algo en esas mentalidades. En el desierto, tanto los rencores como los reconocimientos son valores seguros.

Durante un reciente periplo por el Sáhara, fui accidentalmente presentado a un grupo de saharauis supuestamente pro marroquíes. Un próspero y viejo jeque de tribu -que esa misma mañana berreaba con ferocidad en la pista de aterrizaje del aeropuerto de El Aaiún los obligados Aacha el malik (¡Viva el rey!) y se impacientaba por besar la mano del soberano en visita oficial en la zona-, me bombardeó durante una hora con un discurso independentista no muy diferente al del Polisario, y al límite de la xenofobia. Su vecino, un ex oficial saharaui del Ejército marroquí, animaba a su hijo, independentista, a perseverar en «sus acciones», porque eso permitía a la familia beneficiarse por parte del Estado de un bienestar desconocido en Marruecos por su fingido apego a las tesis unionistas.

«Lo que se dice fuera, no es lo que se piensa dentro», dejó caer con una sonrisa el hijo del militar. Esta escena, desconocida e incongruente para el marroquí medio, es la evidencia de que tanto Hasán II como Mohamed VI han fracasado en su política de marroquinización de las mentes y corazones saharauis, bastón para los enardecidos y generosas prebendas para los supuestos convencidos. Si no podemos contar con los que se benefician de nuestra presencia en el Sáhara y se nutren de nuestros obligados sacrificios, ¿qué hay que esperar del resto de la población?

Y por una vez, las autoridades marroquíes conocen esta realidad. Por eso se aferran a su negativa de no permitir un referéndum de autodeterminación que les daría un mortal sobresalto; y no tienen la intención de confiar la llave del conflicto a los saharauis, aunque sean los nuestros. Prueba de ello es cómo se elaboró el plan de autonomía que Marruecos va a presentar próximamente a Naciones Unidas. Oficialmente, fueron todos los miembros del CORCAS (Consejo Real Consultivo para los Asuntos del Sahara) los que pensaron y confeccionaron el texto. Oficiosamente, sólo un reducido grupo comandado por el presidente del CORCAS, Jali Henna Uld Rachid, y custodiado por un grupo de expertos españoles y franceses (para que no vayan lejos), elaboró un texto que fue varias veces rechazado por el Ministerio del Interior.

Esto debería hacernos reflexionar sobre nuestra presencia en el Sáhara y sobre lo que tendríamos que ofrecer a los saharauis para que soporten vivir -si España y la comunidad internacional los abandona- bajo nuestra sombrilla. Si estuviéramos realmente en un país en transición democrática, como cantan los Chirac, Zapatero y Bush (por una vez de acuerdo), deberíamos abrir un debate nacional sobre el conflicto, permitiendo a quien quiera expresar sus ideas exponer sus propuestas y, ¿por qué no?, su malestar.

Seguramente nos enfadaríamos unos con otros, pero algo saldría de ese arduo e inédito debate. Por ejemplo, proponerles una autonomía a la española dentro de un país regido por una democracia no adulterada, o, si los saharauis no están convencidos de nuestras intenciones, permitirles que acudan al inevitable referéndum.

Pero vivimos en un país donde la Monarquía se ha apropiado de la gestión del conflicto, lo ha amarrado a su trono y ha amenazado a la nación de un homérico diluvio si por desgracia se perdiera el Sáhara. Un país donde el régimen impone el silencio a los disidentes, enjuicia a los malos pensadores, considerados «traidores» a la patria y al consenso nacional, e instaura como verdad absoluta el pensamiento único en todo lo referente a la integridad territorial.

Hoy en día, nadie en Marruecos puede atreverse, no a cuestionar que es mucho, sino a reflexionar sin restricciones sobre un conflicto que ha empobrecido económicamente a los marroquíes, frenado su desarrollo y desactivado para mucho tiempo los partidos políticos, convertidos en altavoces y portavoces del régimen, en guardianes del dogma oficial. El progresista marroquí que entiende y apoya la legítima reivindicación de los palestinos para tener un Estado se convierte en un intolerante incapaz de abrir un debate argumentado con un independentista sobre esta cuestión. Como si los principios y los preceptos universales que nos sirven para defender causas ajenas no tuvieran la misma validez moral cuando se trata de aplicarlos en nuestra propia casa.
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Respuesta al articulo de Bernabé Lopez por Hamdi Sidahmed Ahmed en Opinion/ARSO y otr@s anteriores.